samedi 25 mai 2013

Le groupe Upsilon : un premier extrait !

Dunkerque, printemps 2012...

Une succession de morts accidentelles chez Noresteel laisserait penser à une série malheureuse si elles ne concernaient pas uniquement des ingénieurs faisant partie de la cellule d’innovation Upsilon.


Le commissaire Toury ne croit pas aux coïncidences fortuites. Mais comment mener une investigation efficace quand la direction de l’entreprise fait la sourde oreille et que les employés se taisent dans la crainte de perdre leur emploi ?


Une jeune informaticienne, Léa Morillon découvre le lien entre les cadres décédés. Elle cherche alors à convaincre Paul Beulin, le fils de l’une des victimes, d’enquêter avec lui pour leur propre compte. Ce dernier accepte en lui révélant l’existence d’un carnet où son père se dévoile sous un tout autre jour...


Le groupe Upsilon
Extrait !


Mardi 6 mars 9h.


Quand Mohammed Makhlouf arriva au service accompagné d’Elsa Whitebroot, il eut encore droit aux sourires ironiques de ses collègues.
Pourtant, Samyn l’avait déjà agrafé sur la question... D’un ton amical, il lui avait dit :
- Que tu arrives en même temps que Whitebroot continue de faire jaser dans la boutique. Il vaudrait mieux que tu évites ce genre de démonstration. Surtout devant le patron. 
Il répondait alors invariablement qu’Elsa était totalement libre de ses faits et gestes, et que si elle s’affichait avec lui, c’était en totale liberté. 
- Tu ne devrais pas t’en plaindre ! C’est à moi que tu l’as confiée dès son arrivée, pour qu’elle suive mes enquêtes ! 
- Oui, mais ce n’est pas la peine d’en rajouter dans la provoc’ : le truc idéal pour envenimer les frictions avec les autres enquêteurs. Tu le sais pourtant : certains ont bien accepté ta récente promotion, mais d’autres nettement moins. 
Comme Debacker et sa clique de l’école de Police, pensa Makhlouf.
Le capitaine n’allait pas tout de même pas demander à Elsa de ne plus l’accompagner si elle en avait envie ! Et puis, l’équipe de Debacker, qu’elle aille se faire foutre. Tous des pisse-froid ! 
Bien sûr qu’il n’était pas en compétition avec eux, mais ce n’était tout de même pas de sa faute s’ils bâclaient leurs enquêtes et se ramassaient de plus en plus souvent, des gamelles avec le boss ! 
A l’étage, Elsa avait déjà gagné son vestiaire pour mettre « sa tenue d’homme ». Veste de cuir râpée et jean douteux, « son bleu de travail ». 
Etre flic, c’est traîner partout, souvent dans des coins dégueulasses !, disait-elle. Or, elle ne voulait pas rentrer chez elle « avec des fringues qui puent », confiait-elle à son mentor. Lui approuvait, appréciant de la voir vêtue en vraie femme dès qu’ils sortaient. Une provocation de plus pour les médisants, selon le commandant. Il n’avait pas entièrement tort : bien qu’elle s’en défende, ses vêtements de ville moulés par ses fascinantes mensurations la transformaient en demi-mondaine pour ne pas dire plus ! 
Lorsque Makhlouf croisa Debacker dans le couloir conduisant au bureau du divisionnaire, il eut une soudaine appréhension. Le lieutenant, le regard fuyant, semblait trop satisfait de lui pour que cela soit gratuit. Quelle saloperie ce froussard avait-il pu commettre à l’insu du capitaine, pour paraître de si bonne humeur ? Sûr qu’il n’allait pas tarder à l’apprendre. 
La mine de Samyn confirma ce à quoi il s’attendait.
- Debacker sort de là, dit-il, en désignant le bureau du divisionnaire.  
Le patron l’aurait chargé d’aller aider Toury avec son équipe, à Dunkerque ! 
- Lui ? 
- Oui. Toury l’a appelé hier soir, a-t-il dit. Il lui a envoyé des rapports. L’affaire des accidents de l’usine Noresteel. Le patron veut l’aider en envoyant une équipe là-bas. Comme Debacker a été plus rapide que toi, c’est lui qui s’est mis sur les rangs. Tu as vu aussi à quelle heure tu débarques ? Avec Elsa en plus : sa tenue continue de faire jaser ! 
- Je m’en fous. Par contre, je ne sais pas comment il a pu savoir pour Toury : c’est moi qui ai eu l’appel. C’est à moi que Toury a envoyé les rapports ! Je les avais rangés dans mon tiroir... 
- Ah bon ? 
- Oui, quand Toury a appelé, j’allais partir. Debacker n’était pas encore arrivé. Pourtant, tu l’avais mis de service de nuit. J’ai parlé avec Toury. Il n’avait pas l’air d’aller très bien. Le moral au plus bas. Il avait déjà picolé et n’en était plus à son premier verre. Ça s’entendait... Je lui ai dit qu’on ferait sans doute quelque chose pour lui, qu’on verrait ça aujourd’hui avec toi et le boss. Mais Debacker, je ne l’ai pas vu, ce con... Pourtant, je l’ai attendu plus d’une heure, pour la continuité de service, comme tu l’as demandé. Moi, j’en ai ras-le-bol, de ce mec ! ... Après l’appel de Toury, vers 22h15, comme Elsa ne m’avait pas relancé, j’ai lu les rapports qu’il m’a envoyés ; ensuite, je n’avais plus de raison de rester. J’ai fait le transfert sur le portable du lieutenant. Il ne respecte jamais l’horaire de service, c’t’enfoiré ! Merde ! J’ai dû partir à plus de 23h. Ce n’est pas la première fois qu’il me fait ce coup-là ! J’ai failli louper ma soirée... 
- Pourtant, c’est lui qui a apporté les derniers rapports de Toury au divisionnaire, montrant qu’il était à son poste quand Toury a appelé!
- Ah ça ! Alors... tu ne me crois pas ? 
- Si... Mais avoue que... Je ne sais plus quoi penser ! 
- L’enfoiré ! Il t’a dit qu’il avait eu Toury en ligne ? 
- Oui. 
- Le salaud... Attends ! Ça ne va pas se passer comme ça ! Je peux te prouver tout de suite que c’est moi qui ai pris l’appel, merde ! J’ai les mails et Toury pourra te dire l’heure à laquelle il a appelé ! 
- Laisse tomber, Momo. Si ça se trouve, puisqu’il avait déjà bu, ton commissaire de Dunkerque ne saura plus quand il a appelé. Il n’est pas passé par le standard ? 
- Non. C’était sur la ligne directe... Merde ! Je te parie qu’il est arrivé dans mon dos, c’t’enfoiré, au moment où je raccrochais. Il m’a entendu parler de l’affaire. Ou plutôt... il m’a vu sortir les rapports, les lire, les ranger dans mon tiroir. Je ne vois que ça ! Il m’aurait espionné tout ce temps ? Ah non ! Je ne vais pas me faire sucrer une enquête qui m’intéresse par ce pourri ! D’autant que j’ai liquidé l’enquête que tu m’avais confiée. 
- Tu as donc terminé au quartier des Moulins ? 
- Oui, on n’a pas traîné. On a logé les petites frappes. Elsa a vu comment on s’y prenait. Le commerçant les a reconnus sur nos photos. Dans la foulée, on a fait l’interpellation et la perquise tout de suite avec la Bac de Lille Sud. Le substitut nous avait couverts. Quand on les a serrés, les branques n’avaient pas eu le temps de refourguer le matos qu’ils avaient piqué. Pas eu besoin de garde-à-vue : ils ont tous bavé pour se défausser. Tu as mon rapport sur ton bureau. Ils sont au dépôt en attendant d’être présentés au juge. 
- Très bien ! Ta rapidité a payé ! Bon, je vais voir avec le divisionnaire. Comme il rentre de Paris, il n’est pas au courant des détails. Je dois lui faire le topo. Quand il est arrivé, Debacker sortait de son service de nuit ; il aurait déjà dû être parti, mais il était encore là, faisant curieusement du zèle. Probablement pour lui demander cette enquête. Mais... s’il n’a pas fini son taf, j’ai un argument pour t’envoyer à Dunkerque à sa place. Si j’étais toi, j’irai voir si les rapports dont tu parles sont encore dans ton tiroir. J’en doute. 
- Putain, si je dois commencer à verrouiller tout mon bureau... J’espère qu’il n’a pas supprimé mes mails. Je vais devoir changer mon mot de passe... T’es vraiment sûr qu’on chez les flics, ici ? 
- Au fait, quand j’ai vu le manège ce matin, j’ai essayé de t’appeler pour que tu te magnes. Quand Debacker ne me fait pas la gueule après un service de nuit, c’est qu’il y a un lézard. Mais tu n’as pas répondu. 
- J’avais laissé mon portable ici, au service, mais je ne sais pas où !
- Cherche-le, bordel ! La prochaine fois, tu te démerderas avec le patron. D’ailleurs, il voulait te voir. 
- Après qu’il a vu Debacker ? 
- Avant... Peut-être à cause d’Elsa...
(...)

La suite ?

Dès demain…





Qu'est-ce que le groupe Upsilon ?

La réponse est >>>> ICI


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire